- Charmeur - Autoritaire - Méfiant - Sociable - Loyal - Attentionné - Gentil dans l'intimité et dans son travail à la salle - Bad Boy - Perfectionniste - Dominant - Drôle - Bagarreur - Intelligent - Sexy - Colérique - Sérieux dans ses relations une fois qu'il se pose - Volage lorsqu'il a des plans d'un soir - Tendre - A l'écoute - Protecteur - Patient -

Parler de moi ? Quand on a mon passif, on évite de l’étaler dans la rue. Quand on a mon passif, il vaut mieux fermer sa gueule et filer droit… ou alors bien éviter les flics. Bon si faut vraiment en causer alors pas le choix. J’n’ai pas été le plus chanceux de la terre quand j’ai tiré à la loterie de la famille, j’ai eu la plus pourrie. Y’a p’tet que mon frangin qui tient à peu près la route. D’ailleurs quand j'me prenais des dérouillées étant enfant, c’était lui qui soignait mes blessures. Du coup, j’ai jamais été du genre à m’attacher aux autres car je savais qu’un jour ou l’autre, ils me feraient du mal. J’ai toujours été introverti ou silencieux étant gamin et avec les années ça n’s’est jamais arrangé. P’tet que maintenant, je m’ouvre plus, mais à l’époque, ça m’a valu de prendre plusieurs raclées dans la cour de l’école et du collège. J’n’ai jamais été fort pour l’autorité, préférant défier les autres pour toujours me faire cogner dessus. J’suis habitué à être cogné et maintenant, je sais rendre les coups. Ouais, on peut dire que je cherche la bagarre plutôt que la paix. On cogne d’abord et ensuite, on cause.
Violent envers les autres ? Un peu, mais seulement si tu l’as mérité. Et point d’honneur, jamais, je ne frapperais une femme. Ça peut paraître con, mais y’a assez de punching ball dans la salle de sport où je bosse pour pas que je cogne sur une nana.
Des peurs? non moi j’ai peur de rien… enfin… euh… faudrait pas que mon passé me rattrape quoi, mais sinon ça va. C’est pas la p’tite bête qui va manger la grosse… Et puis j’ai de quoi me défendre sur moi donc je n'crains pas grand chose… P’tet m'attirer encore plus d’ennuis, mais ça j’y suis habitué.

Bon ben la famille, j’en ai une c’est déjà pas si mal… enfin je crois. Ouais parfois j’me dis que j’aurais peut-être préféré être abandonné ou adopté. Ça m’aurait évité toute cette enfance pourrie. Ma mère, à part nous avoir mis au monde moi et mon frangin, elle n'était jamais présente dans la vie familiale. Elle ne parlait pas, elle ne bronchait pas quand mon père hurlait ou cognait. Dès qu’elle le pouvait, elle fuyait la maison. Je me disais qu’un jour, elle ne reviendrait pas. Je l’aimais hein, comme tout fils aime sa mère, mais franchement par moment, elle n’a rien fait pour nous venir en aide face à notre père. J’avais une dizaine d’années de plus que mon p’tit frère. J’étais l’aîné, celui qui avait gâché la vie de son père alors que j’étais encore môme. Les roustes que je me prenais étaient régulières, je dirais tous les jours ou presque. Je me prenais des baffes alors que j’étais encore enfant unique, mais lorsque Warren est né je crois que c'était pire. Je voulais le protéger. Il était innocent et fragile. J’avais 10 ans, je pouvais encaisser. Maman s’en fichait de toute façon. Alors je le nourrissais, le changeais, le berçais pour s’endormir. Bref je m’en occupais et dès qu’il pleurait, le but était de le rendormir le plus rapidement possible sans le brusquer sinon papa me tombait dessus avec perte et fracas. Finalement je trouvais refuge à l’école, mais j’n’étais jamais serein car je ne savais pas vraiment ce que subissait mon p’tit frère en mon absence. Même si je n’ai jamais vu de bleus sur sa peau. Au final, à l’école c’n’était pas franchement mieux, j’étais très introverti et seul. Mes fringues n’étaient pas à la mode alors j’étais la risée pour les autres élèves et les brutes s’en donnaient à cœur joie. Mais bon j’étais déjà habitué à prendre les coups à la maison alors pourquoi pas à l’école aussi. Souvent j’ai songé à en finir… Oui oui même à l’âge de 12/13 ans. J’ai songé à fuir de la maison aussi… Mais pour Warren, je ne pouvais pas. Hors de question que je l’abandonne. Alors je suis resté et je me suis montré fort. Rapidement, j'ai lié une profonde connexion avec mon p’tit frère. Vers mes 15/16 ans, il a même commencé à soigner mes blessures de plus en plus importantes. Bien sûr je gardais des cicatrices, des marques de brûlures de cigarettes ou autres, mais avec Warren j’arrivais à garder le contrôle sur ma douleur. Je voulais être fort pour lui. C’était un enfant.

Un soir, alors que j’avais 16 ans et Warren 6 ans, ma mère n’est pas rentrée du travail. Comme je le pensais, elle avait tout prévu. Elle était partie tout simplement comme ça sans rien dire. J’ai pris une telle branlée ce soir-là que je vomissais du sang. J’avais l’impression que j’allais y passer. J’ai passé quatre jours à dormir et à me traîner dans la maison. Mon père ne voulait pas que j’aille en cours. Tu m’étonnes, il voulait pas qu’on sache qu’il me tabassait. Par la suite, discrètement, je me suis renseigné pour partir dans l’armée. Au moins je serais en sécurité loin de mon paternel, mais bon, c'était pas gagné, il fallait que j’arrange le coup pour Warren.

Quand j’ai eu 18 ans, j’avais tout organisé. J’avais proposé au père d’aller me balader avec Warren alors âgé de 8 ans. Il était bien content de se débarrasser de nous pour la journée alors il a accepté. Je me suis rendue dans un commissariat et j’ai balancé tout ce que j’avais à dire sur mon père. Ce qu’il avait fait, ce qu’il nous avait fait…. Vu les marques que j’avais sur le corps, c’était pas difficile de me croire. Et puis Warren le disait lui-même du haut de ses huit ans. “Papa il est méchant avec Owen” J’expliquais aux flics que tout ce que je voulais c’est que mon frère soit en sécurité et que notre père aille en taule. Il a été arrêté et mon p’tit frère a été placé dans un foyer. Je savais que même en foyer il serait plus heureux, il pourrait faire des études et devenir quelqu’un de bien. Tout ce que je n’étais pas. Pour ma part, j’avais toujours été un cancre à l’école alors j’ai choisi la voix de l’armée. Mais rien ne s’est passé comme prévu…

J’ai fait mes classes et tout mais j’avais toujours un problème avec l’autorité. Et j’étais là encore la risée de mon régiment. Victime de divers bizutages, j'ai déclenché plusieurs bagarres et cela m’a valu de finir plus d’une fois en isolement, au trou comme ils disent… Mon major m’avait à l'œil et il voulait me mettre au pas. C’est pas si facile que ça à faire et j’étais pas commode avec les autres. Finalement je suis parti en mission et ça a merdé. Alors que j’étais en poste en Irak, j’avais 22 ans. Au hasard de la prise d’une ville, nous sommes tombés sur un père qui battait son fils de 5 ans à peine. J’ai rien compris de ce qu’il pouvait bien lui reprocher à ce pauvre gosse mais j’étais fou de rage. J’ai pris l’homme à partie et je l’ai tabassé à mort. Il a fallu cinq de mes frères d’armes pour me stopper. J’ai été mis à pied après à peine 2 ans de service. Retour en Irlande. J’ai voulu vivre de p'tits boulots mais finalement je suis rapidement tombé dans la drogue et l’alcool. Je suis devenu combattant pour des combats clandestins. J’étais pas fier de ce que j’étais devenu mais je savais faire au moins une chose : encaisser les coups comme personne depuis tout gosse. Souvent je pensais à mon p’tit frère mais j’ai jamais repris contact car je ne voulais pas qu’il ait honte de moi, honte de l’homme que j’étais devenu.

Un soir après un combat, je rentrais dans mon squat dans le Bronx et je suis tombé par hasard sur un gars qui hurlait sur une pauvre nana. Elle n'avait rien demandé, elle pleurait. J’avoue je n’ai pas réfléchi, quand j’ai compris qu’il allait lui faire du mal j’ai agi… Je suis arrivé par derrière et j’ai cogné encore... et encore. Je l’ai mis dans un triste état. Il était quasiment mort. J’avais 26 ans à peine. Je n’étais personne. Le flic qui m’a retrouvé alors que j’avais du sang sur les mains, m’a pris en pitié, il voulait m’aider. Finalement je l’ai reconnu rapidement. C’était le flic qui avait pris ma déposition quand j’avais 18 ans, soit 8 ans auparavant. J’en menais pas large… surtout quand j’ai appris que le mec que j’avais tabassé et finalement mort de ses blessures. Bon c’était un dealer, un escroc et une enflure de première mais j’avais tué un homme. J’aurais pu relativiser en me disant que c’était pour sauver la vie d’une nana. J’avais trop honte de ce que j’avais fait pour la regarder pendant le procès ou même pour l’écouter lorsqu’elle parla à la barre pour me défendre. Le juge n’a pas été trop dur avec moi. Je crois que je lui avais rendu en quelque sorte, un service puisque l’homme tué était un multirécidiviste. J’ai pris 8 ans. 8 Ans de taule, quand t’as 26 ans, y’a mieux comme jeunesse.

En taule, j’ai fait tout ce que j’ai pu pour me tenir à carreaux. Je n’voulais pas rester là. Je prenais là encore des branlées par les autres détenus mais je ne rendais plus les coups. Je n’étais plus dans l’optique de rendre les coups, j’avais failli prendre une vie en Irak, j’avais pris celle d’un homme dans les rues de Darkwicklow. Maintenant c’était fini…  Finalement cela m’a valu une réduction de peine de 2 ans. Je suis sorti en 2023. Pour autant, ce qu’il s’est passé là-bas, entre ces murs de la prison, j’en suis pas fier non plus. Je voulais oublier, repartir de zéro… P’tet pour ça qu’encore aujourd’hui j’ai du mal à en parler. Mais quand on sort de taule pour homicide, pas si facile de trouver un travail. Je m’suis dirigé vers la ville de Darkwicklow. Parce que finalement c’est là que j’ai grandi, c’est chez moi. J’ai toqué à plusieurs p’tit jobs mais dès que les employeurs connaissaient mon casier, je ne faisais pas long feu.

Et puis un jour de Janvier 2024, j’ai poussé la porte d’une salle de sport. Le gars cherchait un prof de boxe et coach sportif pour les jeunes en difficulté. Je l’ai joué cash et j’ai balancé mon casier en premier en disant que maintenant je voulais me tenir à carreaux et avoir une vie rangée ou du moins ne pas avoir de problèmes. J’en avais marre de tout ça, toute cette merde que je me trainais depuis des années. Ce mec-là m’a donné une seconde chance et depuis je suis là. Dans cette petite salle de sport de Clanegal. Je suis là pour les jeunes et parfois même pour les adultes. Je les aide, les entraîne, les soutient. J’essaie d’oublier tout ce que j’ai pu faire par le passé en espérant secrètement qu’il ne me rattrapera plus jamais… J’ai déjà assez à faire avec la culpabilité que je ressens. Mais les finances ont pas vraiment suivis ou alors peut-être que chasser le naturel, il revient au galop et je me suis rapidement retrouvé embarqué à nouveau dans les combats clandestins. En vrai, ça me dérangeait pas tant que ça de prendre des coups et dans donner... c'était toujours mieux que de tuer des gens dans la rue parce qu'ils s'en prennent à une nana... Quoique... je tomberais sur un mec comme ça, je crois que je pourrais tuer à nouveau !