Les mots de Taïsiya résonnent dans ma tête. C'est évident qu'elle a une perception différente de la situation, et des comportements qu'une femme doit avoir. Je ne peux m'empêcher de ressentir un certain malaise devant la situation, un mélange de confusion et de préoccupation. Lorsqu'elle évoque la possibilité que je sois gay, je sens une pointe de frustration monter en moi. Non pas parce qu'il y a quelque chose de mal à être gay, mais parce que cela montre à quel point elle est déroutée. Mes intentions étaient simplement de lui faire comprendre qu'elle n'est pas obligée de passer par des gestes intimes pour exprimer sa gratitude. Et je fais immédiatement un "non" de la tête. « Non !! Je suis pas gay !! Je.. » Je soupire doucement. « Taïsiya, ce n'est pas une question d'orientation ou de cicatrices. Tu es belle, tu n'as pas à t'en faire pour ça.. Je veux simplement que tu comprennes que tu n'es pas obligée de faire ça pour me remercier. Je ne veux pas que tu te sentes contrainte. C'est une question de respect mutuel. »

Les mots qu'elle prononce me choquent un peu. Je ne m'attendais pas à ça. Une punition ? Mériter une punition ? Mais de quoi elle parle ? Bon sang, qu'est-ce qu'elle a subi pour penser à de telles choses ? Les contours flous de son passé semblent émerger dans ses paroles, soulignant une complexité que je ne comprends pas entièrement. Je la regarde l'air un peu inquiet, mes yeux cherchant les siens, espérant que dans ce dialogue, nous pourrons établir une connexion plus profonde « Taïsiya, tu n'as pas à mériter une punition » Je frotte légèrement ma tempe, essayant de trouver les bons mots. C'est pas vraiment mon point fort, les discussions délicates. « Peut-être qu'on pourrait discuter de ce qui te ferait réellement te sentir bien... Pas besoin de compliquer les choses avec des punitions. Je veux que tu sois à l'aise et que tu te sentes bien, tu comprends ? » Je lui adresse un sourire un peu maladroit, tentant de montrer que je veux que ce soit un échange équitable, où chacun trouve sa place. Cependant, dans ma tentative de communication claire, je crains que mes paroles puissent être interprétées de manière ambiguë. C'est comme si j'avais ouvert une porte à des quiproquos potentiels, mais je ne m'en rends pas encore compte...

La confusion règne dans ma tête. J'essaie de lui faire comprendre que ce n'est pas question de dégoût ou de manque de respect envers elle, mais elle a l'air plus que têtue ! Je veux pas qu'elle se sente obligée de quoi que ce soit.  « Oui , bien sur que je te respecte... » Je fini par lui dire que je veux qu'elle se sente bien.  Cependant, je ne me rends pas compte du double sens que ma question pourrait prendre. Et bien sûr, elle ne le prends pas comme je l'espérais.

Sans m'en rendre compte, elle est a califourchon sur moi, d'un geste je lève les mains, pour ne pas la toucher. Mes pensées s'embrouillent davantage.  Elle me touche avec des mains expertes, et malgré ma tentative de résistance, je sens une étrange séduction dans ses gestes. « Taïsiya, tu n'as pas besoin de faire ça.. » Ma voix hésite, entre le respect pour ses choix et ma propre lutte intérieure. « Je... j'apprécie que tu veuilles exprimer ta gratitude, mais ça doit venir de toi, sans pression. » Mes mains, au départ levées pour éviter tout contact, finissent par céder lentement à la tentation, se posant délicatement sur son dos. Un petit gémissement involontaire m'échappe, signe du conflit entre ma résistance apparente et le désir qui monte.

Le baiser qui suit est une sorte de mélange entre douceur et impulsivité. Je ferme les yeux, savourant chaque instant de cette surprise inattendue. Lorsqu'elle se recule, mes yeux cherchent des réponses dans les siens. « T'es vraiment sûre que c'est ce que tu veux ? Si ça ne vient pas de toi, et que t'as pas vraiment envie, je veux pas te forcer...» Ma voix me trahit, je ne suis pas sûr de moi. L'envie devient plus forte que la raison... Je me demande si ses actions sont guidées par un désir authentique ou par les ombres de son passé. Elle a vraiment envie de moi ? Ou alors c'est son vécu qu'il la pousse à agir comme ça ?

Je me retire d'elle avec douceur et je pose à ses côtés, comme j'aime le faire aprés avoir fait l'amour. Mais j'avoue que je ne suis pas comme d'habitude. Je ressens un mélange complexe d'émotions. C'était différent de tout ce que j'avais vécu auparavant, et pourtant, je sens une pointe d'appréhension qui s'insinue dans mon esprit. Sa réaction me laisse perplexe, une ombre de doute planant dans mon esprit. Il y avait quelque chose dans ses yeux, une émotion retenue, peut-être même un soupçon de malaise ou quelque chose dans le genre.  Peut-être ai-je mal lu ses signaux ? Peut-être aurais-je dû agir différemment ? Peut être qu'on aurait pas du coucher ensemble ? Ces questions tourbillonnent dans mon esprit alors que je la regarde. Je me sens partagé entre une certaine satisfaction et une inquiétude grandissante. Pendant que je la regarde, un poids lourd s'installe dans ma gorge. Et si elle pensait que j'avais abusé de la situation ? Je chasse ces pensées sombres, me concentrant sur sa présence. Je la dévisage, essayant de comprendre ses pensées à travers son regard. Puis je l'écoute me dire que pour elle ça était si parfait, mais je sais, ça sonne faux j'ai l'impression... « Si tu veux retourner dans ta chambre, tu peux.. Mais, si tu préfères rester ici, tu es la bienvenue... ».

Elle se relève, prête à quitter le lit, puis elle me parle et ses mots m'étonnent quelque peu, et je redresse légèrement le dos pour mieux la voir. « Lâcher prise » je répète ses mots à haute voix, sans y faire attention. « Peux-tu m'expliquer ce que tu veux dire exactement ?» Je suis un peu perdu, sans trop savoir dans quoi je me suis embarqué. Pourquoi elle parle de lâcher prise, c'est pas ce qu'on vient de faire ? On s'est donné l'un à l'autre, on s'est pas assez lâché ? Peut être que je me suis retiré trop tôt... Je pensais vraiment que elle aussi trouvait ça bien...

Je reste là, allongé sur le lit, laissant mes pensées tourbillonner dans ma tête alors qu'elle annonce qu'elle va partir. J'aurais aimé qu'elle reste là, pas qu'elle s'en aille comme ça, comme si notre moment n'avait aucune importance, comme le font certains une fois qu'ils ont obtenu ce qu'ils voulaient. C'est pour ça que je lui dis qu'elle peut rester et elle semble plus confuse, me demandant même si elle veut que je reste. Un frisson de désir m'envahit à l'idée qu'elle reste, mais je me force à rester calme. « Cela ne me gênerait pas, je... j'aimerais bien, mais si tu veux partir, tu peux. Sens-toi libre de faire ce que tu veux. » Je lui souris, essayant de lui montrer que je respecte sa décision, quel qu'elle soit.

Mais elle semble hésiter, comme si elle ne savait pas sur quel pied danser. Je me demande bien ce qu'il se passe dans sa petite tête... Puis elle me dit que je peux me lâcher, dans le sens d'y aller franco, de ne pas me freiner, mais sur le coup je pense au "lâcher prise" et cela la déstabilise un peu. Mes sourcils se froncent légèrement, essayant de comprendre ses mots. Pourquoi parle-t-elle de prise ? « Veux-tu dire... utiliser une prise ? » Je répète ses mots, cherchant à comprendre ce qu'elle veut vraiment. « Oh, non... Lâcher prise est une expression, ça signifie "se laisser aller"... » J'oublie que ma langue n'est pas la sienne, même si elle n'a qu'un petit accent. Parfois, les mots doivent lui faire défaut. J'ai toujours admiré ceux qui pratiquaient plusieurs langues...

Elle hésite, se mordant la lèvre, et finit par expliquer, d'une manière si directe et crue que cela me fait presque rougir. Elle parle de me laisser tout faire, de laisser libre cours à mes désirs les plus sombres. Mais pourquoi voudrait-elle cela ? Et pourquoi maintenant, après ce que nous venons de partager ? Je reste silencieux un moment, essayant de traiter ses paroles. Puis, rassemblant tout mon courage, je relève les yeux pour la regarder, espérant que ça ne se voit pas trop que je suis choqué. « Taïsiya... je... je ne sais pas ce que tu as vécu et, à t'entendre, tu as connu des hommes qui t'ont fait ce que tu me demandes. Sache que non, je n'ai pas le droit. Si tu aimes ça, alors oui, ton partenaire peut le faire, si vous êtes d'accord tous les deux. Mais moi, non. Et je ne t'ai pas baisée, pour moi, nous avons fait l'amour... Je ne suis pas comme eux, comme ceux que tu as connus... » Je ne sais pas quoi ajouter de plus, mon regard cherche le sien, espérant qu'elle comprenne et surtout qu'elle me croit.