Les Rumeurs



Darkwicklow
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Une ville sombre en Irlande... Attention à vous... -18 ans
 
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Souris mon chéri, tout le monde nous regarde | Kenneth
Esmée Manson
Esmée Manson
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Souris mon chéri, tout le monde nous regarde | Kenneth Wjy2
29/4/2024, 15:11
Souris mon chéri, tout le monde nous regarde ou comment se délecter de jouer le jeu du faux-couple en public et s'en réjouir secrètement
Ta vie de rêve a débuté. Le quotidien se construit petit à petit, tout n'est pas encore parfait mais tu restes confiante en constatant les progrès de jour en jour. Kenneth et toi avez emménagé dans une magnifique villa acheter par l'argent de ta chère mère. Une modeste contribution après t'avoir traité comme un chien toute sa vie, c'est là ton avis. Tu as tout fait pour elle, pour qu'elle soit heureuse. Tu as sacrifié ton enfance à la protéger de ton père, à la réconforter quand il l'a délaissé, a soigné ses blessures physiques et morales toujours plus importantes pendant la chute du mariage de tes parents. Tu lui as tout donné pour qu'elle finisse par refaire sa vie avec le premier venu. Il t'a enlevé ta mère. Il l'a éloigné de toi. Le pire crime possible. Alors tu as décidé de supprimer la vie de cette sale égoïste bien ingrate que tu appelais "mère". Et tu as tout fait pour maquiller ton crime en un suicide parfait. Ton beau-père a hérité de la fortune et pas toi. Mais ça, ce n'était pas le détail le plus important.

Le piéger, le faire payer. Voilà tes seules motivations aujourd'hui. Cet homme qui t'a privé de ta mère, il en sera privé lui aussi à tout jamais. Un opportuniste, un ex-taulard. Un débris de la société qui a touché le gros lot. Aucun amour n'a existé entre eux, tu ne veux pas le croire. Mais Kenneth t'aimera toi et pour les bonnes raisons. Parce que tu es une belle personne, altruiste et aimante. Tu séduis quiconque passe dans tes filets alors pourquoi te résisterait-il ? Ah, peut-être parce que tu lui as dit que tu as tué ta propre mère et que tu l'accuseras du crime s'il ne t'écoute pas. Peut-être parce que tu lui fais un affreux chantage pour qu'il soit ton fiancé aux yeux du monde même s'il n'en a pas la moindre envie. Dans cette nouvelle ville, vous êtes libres d'être qui vous souhaitez de toute façon. Tu es sage femme et tu t'intègres bien à l'équipe. Et ce soir, c'est le grand soir : tu vas présenter Kenneth à tes collègues. Quinze jours que vous vivez ensemble. Quinze jours qu'avec l'aide de Freddy, tu lui mets dans la tête qu'il va devoir être bien sage et finir par au moins te prendre la main de son plein gré devant tes collègues pour que cette histoire soit crédible. Alors tu espères qu'il sera à la hauteur et que tes efforts ne seront pas vains.

Selon ton propre scénario, il doit venir te chercher à la fin de ton travail, à 18h pour que vous sortiez au club de jazz House of Swing avec tes trois collègues sage-femme qui emmèneront également leurs compagnons et maris respectifs pour les fameuses présentations. Vous en avez encore parler avec enthousiasme au déjeuner et de ton côté, tu n'as pas encore confiance en la capacité de Kenneth à jouer à l'amoureux transi en ta présence. Tu le dégoutes tellement. Il n'a pas besoin de le dire : tu le sens. Cela t'attriste car la réciproque n'est pas vraie. Mais qu'importe, il finira bien, comme tous les hommes, par céder à ses bas instincts. Tu sais comment t'y prendre et tu ne le laisseras pas continuer de te résister bien longtemps. L'heure dite approche et tu t'apprêtes à rassembler tes affaires pour descendre à l'accueil, là où il doit te retrouver. Soucieuse, tu te caches derrière un sourire factice en prenant l'ascenseur. Sera-t-il à l'heure ? Tu as été idiote. Tu as choisi de lui faire confiance et de laisser Freddy profiter de sa journée. Mais te fera-t-il regretter cette décision ? Les portes s'ouvrent et tu arrives dans le hall, le cherchant du regard, tes collègues sur tes talons.
Esmée Manson
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Kenneth Macgregor
Kenneth Macgregor
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29/4/2024, 15:12
Souris mon chéri,
tout le monde nous regarde

 
Deux semaines que je suis coincé avec cette psychopathe et son chien de garde. Il me force à passer du temps avec elle. Enfin c'est elle qui me réclame. Mais je dois dire que pour l'instant c'est tolérable. Elle n'a pas baiser devant moi et m'a rien demandé de sexuel. Un peu comme des colocs pour l'instant... Avec ma belle fille. Qui est une putain de tarée... Durant ces quinze jours j'ai pu sortir. Et je ne me suis pas fait prier... J'étais presque tout le temps dehors pour chercher du boulot et surtout pour fuir la villa, fuir cette foutue nouvelle vie. Elle bosse mais y a son ombre qui reste malgré tout dans la baraque... Je me sens épié alors qu'elle n'est même pas là.

Ce soir, il va se passer un truc que je ne veux pas... Elle va me présenter à ses collègues... Je vais devoir faire semblant... Et j'ai bien compris ce que je vais devoir faire et je dois dire que je n'apprécie pas du tout et surtout, je ne sais pas du tout si j'en serais capable... Lui tenir la main... Faire l'homme amoureux... J'ai pas envie de répondre à leurs questions. Pas envie de faire croire que j'aime ce monstre. Elle m'a clairement fait comprendre avec le toutou que je devais être irréprochable... Ce que j'espère moi, c'est que je ne vais pas gerber... J'ignore comment lui dire bonjour en allant la chercher. Je peux pas lui serrer la main ou lui taper la bise... Un petit bisou sur la joue... Ça devrait faire l'affaire... C'est ce qu'on fait quand on aime non ? J'embrassais souvent ma femme sur la joue... De façon tendre et aimante. Mais avec Esmeralda, je vais clairement devoir arriver à faire semblant... Je penserais surement à sa mère... Ce qui me semble impossible... Y a rien en commun entre ses deux femmes... Comment j'appréhendes. Je sais qu'elle me fera regretter le moindre faux pas... Mais j'ignore encore comment... Et je ne peux imaginer vu comment elle est sadique...

Je me prépare. J'ai changé de tenue mais je suis habillé normalement. Je vais pas mettre un costard non plus... J'ai pris la caisse et j'ai conduit jusqu'à l'hosto. Je dois bien avouer que j'ai hésité... J'ai failli prendre la route et ne pas regarder en arrière... Mais elle me tient... Tous les flics seraient à ma recherche en un clin d'oeil... Alors je vais vraiment la chercher... Je trouve une place pour me garer. Je regarde l'heure. Je suis dans les temps. Il est 18h quand je rentre dans le hall. Au même moment je la vois. Je lutte pour ne pas grimacer. Allez... Je peux le faire... Je souris et m'approche. Je pose ma main sur son bras et je me penche pour déposer un baiser sur sa joue. Assez rapide mais pas trop non plus...

- Bonsoir Esmée. Bonsoir tout le monde. Je suis Kenneth, enchanté.

Je m'approche des collègues du tyran pour leur serrer la main. J'ai évité de faire la bise... On ne sait jamais... Je me méfie des réactions d'Esmeralda... Chaque chose que je fais, je me demande si ce sera assez bien pour elle.


Kenneth Macgregor
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Esmée Manson
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Souris mon chéri, tout le monde nous regarde | Kenneth Wjy2
29/4/2024, 15:12
Souris mon chéri, tout le monde nous regarde ou comment se délecter de jouer le jeu du faux-couple en public et s'en réjouir secrètement
Quand tu l'aperçois, es-tu soulagé ? En tout cas le sourire que tu arbores est bien plus naturel cette fois. Ton toutou est là, bien à l'heure, habillé comme il faut. Il va dans ta direction et tu peux sentir sa nervosité mais tu es sure que tes amis ne la verront pas. Son sourire est crédible. Tout comme la main sur ton bras et son baiser sur ta joue. Tu fermes les yeux, sincèrement heureuse d'avoir un premier geste d'affection de sa part. Tu ne l'espérais plus et ton cœur a bondi dans ta poitrine. Quelle délicieuse idée d'avoir un public à convaincre pour le forcer à se rapprocher de toi. Il se présente, serre la main à tout le monde et tu vois les sourires chez tes collègues qui se tournent vers toi. Tu prends les devants pour mener la troupe vers le club, passant ton bras sous celui de Kenneth et glissant à son oreille. « Belle entrée en matière mon coeur. Ils t'adorent déjà. »

L'ambiance est festive, les conversations vont bon train. On vient alors le questionner sur ce qu'il fait dans la vie. « Qu'est-ce que vous faites dans la vie Kenneth ? » Demande une curieuse et tu la regardes en souriant derrière ton verre. D'autres questions ne manquent pas de lui être adressées, il devient un peu le centre de l'attention. « Quelle belle maison que vous avez ! C'est un héritage ? » Là c'est toi qui prend la parole, posant ta main dans la sienne avant de déclarer. « Oui j'ai perdu ma mère récemment. On a pu s'offrir cette maison avec l'argent qu'elle nous a légué. Je sais qu'elle aurait été heureuse de nous savoir si bien intégré ici. Je suis si heureuse de travailler avec vous les filles. » Tu ajoutes alors de ton ton mondain, venant trinquer avec du champagne pour fêter cette première sortie de groupe. L'alcool coule à flot et vous commandez aussi de quoi grignoter avant que des musiciens ne viennent commencer à jouer, dans une ambiance très posée, contrebasse et quelques notes de saxophone.

Tu fermes les yeux, écoute avec délice. Tu as lâché la main de Kenneth, ne souhaitant pas l'importuner. « Que penses-tu de la musique mon chou ? » Tu lui demandes, sur le ton le plus quotidien qui soit. Comme si vous étiez vraiment fiancé. « Tu passes une bonne soirée ? » Tu l'espéres. Même si peut-être, en pareilles circonstances, il ne peut pas se montrer franc. Mais tu lis sur son visage la manière dont il ravale ses ressentiments à son égard. Et tu adores ça. Un premier couple se lève pour aller danser et tu les regardes faire, envieuse. « Regardez-moi ces tourtereaux. » Tu dis en les dévorant des yeux, ta collègue restée à côté de toi, vous regarde. « Vous ne voulez pas les rejoindre ? » Tu regardes Kenneth avec une petite moue boudeuse d'enfant gâté. Est-ce qu'il pourrait être partant ? Tu te penches vers lui, décolleté en avant. « On y va chéri ? » Rien n'est moins sûr.
Esmée Manson
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Kenneth Macgregor
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29/4/2024, 15:12
Souris mon chéri,
tout le monde nous regarde

 
J'arrive à l'heure. J'ai pas le choix. Cette gonzesse me terrifie... Et je me force même à sourire. J'ignore combien de temps je vais arriver à faire semblant... Mais je dois tenir... Arrivé à sa hauteur, je suis obligé de la toucher... De faire le fiancé parfait... Ça me coute tellement... Je suis bon pour une douche brûlante et pour frotter... Parce que je ne veux pas garder la moindre cellule de cette femme sur moi. Je sais que c'est puéril de penser ainsi mais tout me répugne chez elle... Je dépose un baiser sur sa joue. Sa joue qui n'est pas aussi rose et douce que celle de sa mère... Elle ne sent pas aussi bon... Je la vois telle qu'elle est réellement... Une peau plein d'écailles car c'est un serpent... Il est temps de faire les présentations... Alors je le fais rapidement en serrant les mains. Pas besoin de taper la bise à tout le monde. Je me retrouve bien vite coincé... Son bras sous le mien... Obligé de marcher à ses côtés...

- Tant mieux si notre mensonge semble fonctionner sur tes collègues...

Parce qu'il ne faut pas qu'elle oublie que tout n'est que mensonge... Je ne suis pas son fiancé, je ne le serais jamais. Et je n'aime pas être en sa présence, je n'aime pas jouer le type amoureux. On s'installe et bien évidemment je me retrouve assis à côté d'elle et tout le monde se met à m'interroger.

- Je suis actuellement en recherche d'un travail. Dans le bricolage. Je suis plutôt manuel.  

J'espère que la réponse leur suffira car j'ai pas encore trouvé de job. Je vais voir ce que je peux trouver au plus vite. Je prendrais surement le premier job qui se présente tant que c'est loin d'elle... On parle alors de la baraque et ce qu'elle dit me laisse sur le cul. Je serre mon poing sous la table. Je tente de garder le sourire mais c'est si compliqué... J'ai envie de l'étriper ! Ma femme n'a rien légué à cette connasse et elle doit être tellement malheureuse et dégoutée de voir ce qui se passe ! Si elle était en vie, je ne serais pas avec ce monstre ! Elle n'aurait pas cette vie ! Comment est-ce qu'elle peut parler ainsi de sa mère ??? MA femme !!! Celle qu'elle a tué !! Je sens la colère monter en moi... Comment est-ce que j'arrive à garder le sourire ? J'ai envie de fumer... Je vais devenir taré. Elle est tellement douée pour mentir, manipuler... On picole un peu et je me penche vers son oreille pour parler.

- Je vais fumer, j'ai besoin d'air. Je serais pas long... Je sais...

Je me lève en m'excusant auprès des gens présents et je montre la cigarette que je tiens à la main pour justifier mon départ. Une fois dehors je souffle. Je tente de me calmer, luttant pour ne pas frapper dans le mur. La clope me calme, le verre d'alcool que j'ai dans la main aussi... Et finalement je retourne à l'intérieur. Je veille à déposer un baiser sur la joue d'Esmeralda pour faire genre elle m'a manqué. Puis je bois un coup. On écoute de la musique et elle me demande mon avis.

- C'est pas mon genre mais ça se laisse écouter.

C'est pas trop mal mais ce n'est du tout mon délire. Je n'écoute pas ça... Mais on va dire que cela fait le taff. La soirée n'est pas désagréable si on oublie le monstre à mes côtés. Cela pourrait être une chouette soirée. Mais elle est là... Et je dois faire semblant... Tout n'est que mensonge, tromperie... Je déteste ça.

- Super soirée... Et toi ?

J'en ai rien à foutre mais les autres entendent surement notre conversation donc je dois faire attention... Sinon elle me le fera payer... Mon sourire est faux, mon regard ne luit pas... C'est dur de faire semblant... Dur de faire croire que j'aime la fille de ma femme... Que tout est normal... Qu'on est heureux. Alors que je suis juste son prisonnier et sa pompe à fric... Des gens se lèvent pour aller danser. J'étends mes jambes sous la table et je les regarde sans vraiment les voir. Et là... Non mais c'est quoi cette bonne femme qui nous demande d'aller danser ! NONNNN jamais de la vie !!! Mais madame le monstre a entendu... Et sa façon de me regarder... Elle se penche vers moi et je ne regarde même pas son décolleté. Bon... Peut-être juste une micro seconde mais je n'ai pas fait exprès. Je soupire. Je n'ai pas envie de danser avec elle. Je ne danse... Dansais... Qu'avec sa mère... Et là... Je suis pris au piège. Si je dis non, je vais m'en prendre plein la gueule une fois de retour chez elle... Et si je dis oui... Je vais devoir coller mon corps contre le sien... Être obligé de me retrouver dans ses bras durant le temps d'une danse complète... Je souris ou grimace et tend la main vers elle. Putain que je déteste ça.

- Allez viens... Mais tu sais que je n'aime pas danser... Je ne suis pas doué...

Faire genre qu'elle me connait, alors qu'elle ne sait strictement rien de moi... Je me lève et je la tire pour qu'elle se lève. Ne pas lâcher sa main... Ne pas lâcher sa main... Je dois la tenir jusqu'à la piste de danse... Je serre la mâchoire et je regarde autour de nous. Bien évidemment ils sont collés à leur partenaire... Je pose une main au milieu de son dos et l'autre tient encore sa main. J'approche mon visage de son oreille.

- Ça va ? Je fais tout comme il faut ? Ils y croient à cette mascarade ?

Danser avec une femme est toujours plaisant... Je pourrais passer un vrai bon moment avec elle mais... Le problème c'est elle... Je serais heureux de danser avec n'importe qui d'autre... Mais je dois me contenter de cette connasse... Alors... Je danse... En gardant le sourire... Comme si tout était normal... Comme si j'étais heureux... Alors que mon cœur saigne du décès de ma femme, que mon cœur hurle que c'est cette folle que je tiens contre moi qui a tué la femme de ma vie... Mon cœur qui pleure ce vide qu'elle a laissé...

Kenneth Macgregor
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Esmée Manson
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29/4/2024, 15:13
Souris mon chéri, tout le monde nous regarde ou comment se délecter de jouer le jeu du faux-couple en public et s'en réjouir secrètement
Ce que tu peux savourer cet instant. Kenneth à ton bras. Kenneth pris pour ton fiancé. Tu en avais rêvé et tu réalises enfin ton fantasme. Tant de temps, d'énergie déployée, de risques pris pour parvenir à ce résultat… Draguer quelqu'un c'est facile, tu le fais tout le temps. Emprisonner un homme inaccessible dans cette prison dorée, voilà qui était un défi à la hauteur de la louve. Finira-t-il par y prendre goût ? Tu n'attends que ça. Que cette fureur à ton égard, qui déjà se change en terreur grâce à ton cher jardinier, devienne encore autre chose. Tu cultives cette envie, attendant avec impatience de la voir fleurir. Ici, la graine commence à germer alors que vous souriez tous deux à tes collègues. Et tu es sûre que cette plante sera magnifique.

Une fois attablé, il répond aux questions. Tu le regardes avec fierté. Mais quand tu prends sa main et parle de l'héritage, tu sens qu'il se raidit et trouve une excuse pour vous quitter. Il n'apprécie pas que tu parles de ta chère mère ? Tu aurais presque pitié de lui. Pauvre petite chose. Plus ça va et plus ses forces s'amenuisent. Tu le laisses donc souffler pour le moment, discutant joyeusement avec tes collègues. Il finit par revenir, dépose un nouveau baiser sur ta joue avec tout le naturel du monde. Le contact piquant de sa barbe de trois jours t'électrise. Vous avez une petite discussion informelle et il dit que la musique se laisse écouter alors que tu sens que c'est vraiment pas son truc. Ton masque d'amabilité reste parfait, le sien a des failles mais il apprendra à faire mieux que ça encore. Tu en es persuadée. Surtout si tu lui montres ce qui l'attend si quelqu'un vous découvre. « Une soirée au-delà de mes espérances. » Tu répliques alors avec un sourire figé et énigmatique à son attention.

Quand on vous invite à danser, tu regardes Kenneth et celui-ci tente de protester avant de céder. Bien. Tu penses "tu vois que tu peux devenir un gentil toutou" ? « C'est pas grave mon ange. On va juste s'amuser un peu ? » Tu l'encourages en l'emmenant sur la piste. Tu passes tes bras autour de son cou et vous vous laissez bercer par la musique calme et chaloupée en tournant juste un peu sur vous même. A ton oreille, il veut savoir s'il fait bien les choses. « C'est parfait Kenneth. Tu mérites bien une récompense pour tous tes efforts. » Tu réponds alors en caressant sa joue du bout de tes doigts. Et sans qu'il ne puisse te résister, tu viens poser tes lèvres sur les siennes avec toute la douceur du monde. Un baiser tendre et cruel à la fois. Quand tu t'écartes de lui, la musique est devenue bien plus vive et vous croisez un couple d'amis. D'un sourire et avec entrain, vous échangez de partenaire, vous dansez un peu n'importe comment mais c'est au bras d'un autre homme que tu te prélasses pour les prochaines minutes.

Vous revenez à la table, échangez à propos du travail mais rapidement tu poses ta main sur la cuisse de ton toutou avant de déclarer à tout le monde que vous partez. « On va sortir un peu en amoureux maintenant, merci à tous. Bonne soirée ! » Tu affirmes alors avant d'aller faire la bise à chacun, en profitant même pour payer la tournée au barman avant de partir, puis tu adresses un dernier signe à tes collègues. Quand vous sortez du bar, tu souris jusqu'aux oreilles. Tu n'as jamais été aussi heureuse. Mais tu t'attends bien sûr à ce que ton prisonnier te déteste pour lui avoir infligé cette humiliation. Il ne faut pas rêver : il fait juste semblant par peur des représailles. « Juste un resto en extérieur et je te laisse le reste de la soirée tranquille après. Je ne te toucherais plus si c'est ça qui t'inquiète. » Tu balances avec froideur, prenant les devant en faisant claquer tes talons sur le sol pour aller dans un restaurant pas loin d'ici. Daignera-t-il t'accompagner jusqu'au bout ? Il n'y a pas ton homme de main dans les parages. Mais il sait pertinemment qu'il a tout intérêt à continuer d'être docile ce soir.
Esmée Manson
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Kenneth Macgregor
Kenneth Macgregor
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1/5/2024, 19:43
Souris mon chéri,
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Comment les gens arrivent à croire qu'on est un couple ? Je joue bien la comédie mais jusqu'à un certain point... Mon regard ne ressemble pas à un regard amoureux... Même mes gestes ne doivent pas être fluide... Naturels... Mais tant mieux si on y croit, elle ne me le fera pas payer... Je tente d'être sympa... Je réponds aux questions... Je fais semblant d'être heureux. Mais j'espère qu'elle sait combien je lutte, combien je déteste ça. Surtout quand elle parle de l'héritage de ma femme. Sa façon de parler d'elle, de son argent. Je la déteste encore plus en cet instant. Comme si ma femme pourrait être heureuse que sa connasse de fille se serve de son argent et me retienne prisonnier... Comme si elle voulait tout ça. Sa pauvre mère qu'elle a tué ne l'oublions pas hein ! Et qu'elle veut me faire porter le chapeau si je ne deviens pas un bon toutou... Un homme qui l'aime... J'ai la gerbe... Alors je file fumer. Besoin de souffler un coup pour ne pas perdre le masque que je porte... Pour ne pas révéler tout au grand jour. L'alcool et la clope me détendent. Quand je reviens auprès d'elle, je continue de jouer la comédie... J'embrasse sa joue. Je lutte pour ne pas grimacer. Et je discute avec elle... Comme si de rien était. Vivement la fin de cette soirée... Cela devient trop long... Elle a l'air d'apprécier mes efforts...

- Tant mieux alors...

Je sais que je ne dois pas la décevoir, que je dois faire attention. Je risque trop gros... Et j'accepte même de danser avec... Je joue bien la comédie, comme si on se connaissait bien tous les deux alors que ce n'est pas du tout le cas. Et les surnoms qu'elle me donne... Médor serait bien mieux...

- On va bien s'amuser oui... Mais pardonne moi si j'écrase un de tes pieds.  

Je tente de sourire et de rire un peu comme si c'était une blague... Mon dieu... Mon rire... Je ne l'ai pas entendu depuis si longtemps. Il semble faux à mes oreilles, sans doute parce qu'il l'est... Je tiens même sa main alors que j'ai l'impression de tenir un truc ignoble... On se retrouve face à face, ses bras autour de mon cou. Je ne sais pas où poser mes mains... Bon... Les deux dans son dos... Même si cela veut dire qu'elle est presque collée contre moi... Beaucoup trop collée à mon goût...

- Une récompense ?

Elle caresse ma joue. Je serre mes mâchoires. Je n'aime pas qu'elle me touche, surtout de cette façon. Et le pire... Elle m'embrasse... Devant tout le monde. Je rêve de la repousser, de la gifler mais je ne peux pas bouger. Je n'y réponds pas. Je ne bouge pas. J'ai envie de chialer. Elle m'a volé le premier baiser que je reçois depuis la mort de ma femme. Elle n'avait pas le droit de faire cela. Mon sourire tremble. Il risque de s'effacer d'une seconde à l'autre. J'éprouve tant de haine et de chagrin d'un seul coup. Heureusement pour elle, Esmeralda se décale. Je me rend compte que je ne respirais plus alors je prend une grande inspiration et je me retrouve à danser avec une autre femme. Je respire bien mieux. Je souris avec un peu plus d'honnêteté. Mais le cœur n'y est clairement pas et je suis bien content quand la danse se termine. Je remercie la femme et je vais m'assoir. La main d'Esméralda trouve ma cuisse. Je pose ma main sur la sienne et je la serre pour la soulever juste un peu. Je ne veux plus qu'elle me touche, mais je ne laisse rien transparaître. Et je souris. Un vrai sourire car elle annonce que la soirée est terminée ! Putain fini cette putain de mascarade pour ce soir !

- J'ai été heureux de vous rencontrer. Merci pour cette magnifique soirée.

Je tape la bise à tout le monde moi aussi, parce que je suis poli et je sors. Je sors direct une clope et mon sourire disparaît. Je l'allume et je me mets à fumer. Je vais pour lui balancer un truc mais elle me devance.

- Je ne veux plus que tu m'embrasses comme ça. Plus jamais. Surtout sans prévenir. C'était pas une récompense à mes yeux. Alors que j'ai fait tout ce que tu voulais ! Tout le monde y a cru... Et t'es sérieuse ? On va manger au resto ? en... Amoureux ?

J'ai utilisé une intonation différente pour le mot amoureux. Parce que cela me dégoute. Je pourrais tellement prendre la fuite... D'ailleurs je regarde dans la direction opposée avant de soupirer et de la suivre.

- Comme si t'allais vraiment me laisser tranquille... Et c'est mieux d'être dehors qu'avec ton chien de garde... Je te suis...

Je soupire à nouveau et je garde une distance entre elle et moi. Je veille à ce que ma clope soit entre elle et moi. Et je la fume vite. J'aurais dû picoler un peu plus... Pour mieux supporter ça et pour retirer le goût de ses lèvres sur les miennes...
Kenneth Macgregor
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