- Forte personnalité - Têtu - Possessif - Colérique - Indiscipliné - Accro à l'alcool, la drogue et le sexe - Bad boy - Passionné - Tendre - Sauvage -

TW: Violence, sexe, vulgarité, pédophilie, prostitution, drogue

Le regard dans le vague, je remarque les courbes féminines qui dansent autour de moi sous une musique tech. Elle ondule sur moi alors que je suis à moitié dans le gaz, mais aussi et surtout totalement défoncé. Le sourire salace, je m’imagine qu’elle est une autre, une femme qui m’est inaccessible et devenue bien trop distinguée pour moi. Le visage de cette pute change alors pour la sublime femme qui hante mon cœur et mon âme depuis tant d’années. Depuis que je suis un môme à vrai dire.

Cette idylle à sens unique a commencé alors que j’étais en famille d’accueil… Ce qu’il s’est passé avant dans ma vie n’a que peu d’intérêt. J’ai été abandonné dans ce que l’on pourrait appeler comme étant une sorte de Baby Boxes, je n’ai donc aucune idée de qui sont mes parents. En revanche, ce que je sais puisque la dame de la famille d’accueil me l’a souvent répété ou plutôt balancé, c'est que c'étaient des toxicos puisque j’avais un taux important d’amphétamine dans le sang alors que je n’avais même pas 48h sur cette fichue planète. Et puis y’a eu l’assistance publique, les foyers d'accueil, les emmerdes en somme. Mais alors que j’arrivais à mon troisième foyer, le premier étant insalubre, le second était mis en place par des pédophiles, le troisième semblait paradisiaque à côté, mais bon… visiblement comme tout foyer, c'était avant tout pour l’argent qu’ils prenaient des gamins… Enfin, je vous passe les détails d’une sévérité assez hors normes et d’un nombre impressionnant d’enfants par chambre. Au moins, on avait développé une certaine entraide entre nous, les plus grands s’occupaient des plus petits et moi, j'avais 10 ans quand cette bouille de 7 piges a fait son apparition. Elle était toute fragile et trop mignonne pour être dans un endroit pareil. Parce que ces abrutis d’adultes ne nous nourrissaient pas en temps et en heures, c'est moi et mon meilleur pote, qui avait le même âge et qui était arrivé en même temps que moi, qui faisions les repas… Purée, au départ, c’était chaotique et par la suite, on a commencé à bien gérer. On faisait la manche… et d’autres trucs moins réglo pour ramener de l’argent et on achetait à manger pour toute la tribu, parce que c’était notre tribu.

Alors que la fille qui ondule sur mon corps commence à déboutonner mon pantalon pour me sucer, je vois encore et toujours le visage d’Hanaé à sa place. Pourtant, je le sais, Hanaé ne ferait jamais ce genre de choses et d’autant plus que je ne l’aurais jamais laissé faire ça. Je me sens soudainement très sale par rapport à elle. Moi qui aie connu les abus sexuels dès l’enfance par le patriarche qui gérait le second foyer d’accueil, moi qui aie vu mon meilleur pote, vendre son corps pour nous ramener des frites ou des chips, moi qui aie dû vendre de la drogue à des putes pour qu’elles oublient l’espace d’une seconde l’enfer dans lequel elles étaient. Ouais, je sais, c'est pas glorieux, mais c’était le business et ça rapporte bien. Maintenant, limite, je préfère qu’elles me sucent plutôt qu’elles se droguent… Au moins, je suis loin d’être un violent avec les femmes, pas comme d’autres clients. Purée, je m’égare… Je baisse la tête pour m’isoler de cette ambiance et repenser à mes années au foyer… Hanaé était une perle. Y’avait plus de garçons que de filles là où on était, mais du coup, elle avait cette bouille d’ange qui nous faisait tous craquer… Pourtant, moi, j’avais ce lien presque particulier avec elle… J’étais son protecteur, avec moi - je lui avais promis - il ne pourrait rien lui arriver. Pas de viol, pas d’agression, pas de famine, rien. C’était une promesse que je lui avais faite et que je comptais bien honorer même encore maintenant.

Un haut le cœur de la fille me fait redresser la tête, je la vois en train de galérer sur ma queue. Elle semble épuisée… et malgré la dose d'amphet que j’ai dans le nez, je lui dis d’arrêter. Elle semble soulagée et recommence à danser alors que je me finis à la main. L’excitation était présente, mais c’est pas grâce à cette pute malheureusement. Elle n’a rien de joli, elle est plutôt vulgaire même… et surtout, elle n’est pas Hanaé. Finalement, après plusieurs minutes, je finis par éjaculer sur elle… Et sans un mot, je referme le tout, me lève, sors un billet et me casse de cet endroit.

La nuit est froide et en même temps, le t-shirt que j’ai sur le dos est une maigre couverture pour mon corps froid. C’est comme ça que je me sens depuis qu’elle n’est plus dans ma vie… froid! Parce que oui nos vies ont été séparées par la loi des adoptions et surtout la fatalité des choix des parents en mal d’enfants. Parce que si les petites filles sont probablement prisées, les plus jeunes des enfants le sont certainement et lorsque l’on atteint l’adolescence et que l’on a un casier, il est vraisemblable que l’on continuera dans cette voie. Alors qu’Hanaé, aussi belle et pure qu’elle a toujours été. Elle a gardé cette innocence dans les yeux et c’est peut-être ça qui a joué en sa faveur lorsqu’elle a quitté le foyer pour aller dans une famille. Même si elle pouvait être considérée comme âgée pour arriver dans une famille, j’étais contente pour elle qu’elle puisse avoir une belle vie ou en tout cas une belle promesse de vie et cela même si cela a créé un vide en moi. Ce vide, cette absence, j'ai tenté de la combler avec la drogue. Hanaé avait toujours été ma drogue douce mais j’avais besoin de plus pour m’en sortir et surtout m’éviter de broyer du noir. Si j’ai plongé à partir de cet instant dans les abysses profondes des addictions, la seule qui me permettait de garder la tête hors de l’eau c’était celle de cette gamine, progressivement devenue une gosse de riche qui avait oublié ses racines.

Éclairé par la lueur de ma clope allumée, j'erre dans les rues, bien loin de mon quartier. Tel un guetteur ou un harceleur, j’observe en silence, pendant des heures, le plus souvent la nuit. Je la vois avec ses parents adoptifs. Elle est devenue rebelle, mordante mais surtout capricieuse. Je la vois avec ses belles fringues, ses tenues provocantes et sexy, son air hautain qui se la raconte. Je la hais presque autant que je la désire. Elle est un doux joyaux dont je voudrais prendre soin et en même temps, le fait qu’elle ait totalement renié ses origines me blesse fortement. Je sais que je n’ai rien à faire dans sa vie mais je ne peux pas m’empêcher d’être présent malgré tout, dans l’ombre de la nuit, dans le silence de l’aube. Je ne suis jamais bien loin et pourtant elle ne m’a plus jamais revue.

Je pourrais simplement me contenter de ma vie, et à vrai dire je m’en contente bien assez. J’ai de la tune, enfin ce qu’il me faut pour vivre, j’ai un squat pour dormir, j’ai des potes dont mon meilleur ami de l’époque du foyer, et parfois, de loin, je l’ai elle… Comme parfois lorsqu’elle vient hanter mes rêves les plus fous et qu’elle m’avoue ne jamais m’avoir oublié. Pourtant, je le sais, cette histoire est destructrice, mais après tout, qui je suis pour espérer de la compassion et de l’attention. Je ne suis que le dealer du coin, membre d'un cartel qui se contrefout de moi, celui qui passe inaperçu et que l’on voudrait probablement voir crever pour rendre le paysage un peu moins merdique. Et d’ailleurs, si demain je mourrai, qui s’en souciera ?